Ajoutez votre titre iciLe sommet du G20, en l'absence de la Chine et de la Russie, et plus encore le sommet des BRICS, qui a vu son périmètre s'élargir grandement, sont le signe d'une perte incontestable d'influence de l'Occident. Le temps des pays non alignés, ou plutôt « multi-alignés », est venu, souligne Sylvie Bermann.
Pour la première fois depuis sa création en 1999, le G20 s’est réuni en l’absence du chef de l’Etat chinois. Vladimir Poutine a également décliné l’invitation, comme lors du précédent sommet à Bali en novembre 2022, pour des raisons liées à la guerre en Ukraine et à son inculpation par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre à la suite de la déportation vers la Russie d’enfants ukrainiens, même s’il n’aurait jamais été arrêté par l’Inde, non signataire du statut de Rome. Et pour que les choses soient claires à cet égard, le président Lula, hôte du prochain sommet du G20 au Brésil, pourtant partie au même statut, a d’ores et déjà affiché la couleur en indiquant que Vladimir Poutine serait invité et ne courrait aucun risque d’interpellation.
L’absence de Xi Jinping, plus marquante, peut certes s’expliquer par les tensions bilatérales entre les deux pays, mais aussi par une forme de désintérêt pour cette enceinte après la réunion des BRICS, dont il a été l’acteur central quelques jours auparavant.
Une « guerre de Blancs »
Cette séquence est révélatrice. Le G20 est en effet la seule enceinte, à la suite de la paralysie du Conseil de sécurité des Nations unies, qui réunit les pays du Sud comme du Nord. Si son objectif est avant tout économique, cette instance revêt néanmoins aussi une dimension politique car elle se prononce généralement sur les grands sujets d’actualité. Sa composition avait été soigneusement calibrée pour intégrer toute puissance économique et politique émergente, un peu comme pour réparer la composition inadaptée au XXIe siècle du principal organe des Nations unies.
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